J’ai écrit cet article dans le cadre de l’évènement organisé sur le blog d’Olivier Roland, Des livres pour changer une vie. Lorsque j’ai découvert cet évènement, j’ai tout de suite pensé à deux livres qui ont radicalement changé ma vie. Pour le troisième, j’ai dû réfléchir un peu parce qu’en réalité, des dizaines de livres ont changé ma vie et le choix n’a pas été facile.
Voici les trois livres que j’ai finalement sélectionnés :
- La société de consommation de Jean Baudrillard
- Le discours de la méthode de René Descartes
- Influence et manipulation de Robert Cialdini
La société de consommation de Baudrillard nous montre qu’une réalité que nous considérons comme solide et rationnelle est seulement un mythe. Vous croyez probablement qu’il est logique d’aller au supermarché avec quelques petits papiers de couleur ou une puce électronique et d’en revenir avec des biens de consommation. Mais Baudrillard nous montre que ce n’est pas plus logique que les croyances de peuples que nous considérons comme primitifs. Cette lecture n’est pas très facile, surtout au début. Baudrillard possède une manière de s’exprimer bien à lui. Il parle par exemple de la disparition de la réalité. Cela peut sembler étrange. Prenons un exemple. Aujourd’hui, les fruits et légumes dans les supermarchés ont une esthétique parfaite. Mais bien souvent, ils ne sont pas bons. Pourtant le goût d’un aliment est plus important que son esthétique. Le fait que cela ne soit plus le cas dans notre société est une bonne illustration de ce que Baudrillard qualifie de disparition de la réalité. Même si elle n’est pas facile, ce n’est pas pour autant une lecture très difficile. Il suffit de faire un petit effort pour rentrer dans la logique de l’auteur. Et cela est intéressant parce qu’une telle démarche nous force à sortir de la pensée automatique et à réfléchir vraiment.
Le discours de la méthode de Descartes est intéressant parce qu’il nous apprend à être plus rationnels. L’être humain est irrationnel par nature. L’un de nos plus gros problèmes est que nous pensons avoir raison. Personne ne fait les choses en se disant qu’il se trompe. Et pourtant, nous nous trompons souvent. Ou alors, nous pourrions faire mieux les choses. L’idée principale du discours de la méthode est le doute. Pas le doute qui nous paralyse. Mais le doute qui nous force à expérimenter de nouvelles choses et nous permet d’évoluer. Je crois en une idée ou une manière de faire ? Alors je vais tester toutes les autres idées ou manières de faire, proches ou contraires, pour mettre ma vision à l’épreuve. Prenons un exemple. Vous pensez probablement être cartésien. À l’école, on nous apprend qu’il faut être cartésien. On nous explique également comment il faut faire. Mais êtes-vous vraiment certain que le message qui vous a été transmis est fiable ? Avez-vous lu Descartes ? Pourtant, se faire son propre avis est l’un des principes de la méthode cartésienne.
Après avoir lu ces deux livres au cours de l’automne 2007, j’ai compris que je n’avais pas choisi ma vie. Comme beaucoup de monde, j’ai pendant longtemps vécu une vie par défaut. Selon mes capacités et selon les débouchés, j’ai suivi telle filière, obtenu tel diplôme, exercé tel métier. Je m’en étais plutôt bien sorti. J’ai obtenu un diplôme de second cycle universitaire en informatique. J’ai travaillé pendant dix ans comme cadre. Je gagnais bien ma vie. J’habitais à Paris dans un beau quartier. Mais ce n’était pas la vie de mes rêves. Même si les choses ont pris un peu de temps à se mettre en place, après la lecture de ces deux livres, j’ai décidé de tout changer. J’ai déménagé dans un hameau caché dans la forêt au cours de l’été 2009. Et j’ai commencé à gagner ma vie sur internet début 2010.
Si j’ai choisi Influence et manipulation de Cialdini en troisième livre, c’est qu’il complète bien les deux précédents en nous invitant à regarder le monde sous un nouvel angle. Baudrillard nous montre que notre société n’est pas rationnelle. Descartes nous explique comment être rationnel. Et Cialdini nous montre comment nous sommes irrationnels dans nos prises de décision. Même s’il traite de sociologie, la plupart des principes décrits dans ce livre permettent également de mieux comprendre le marketing. Pour ma part, le principe que j’utilise le plus est la réciprocité. Il s’agit d’un levier à la fois puissant et sain pour faire du marketing. Je donne de l’information de valeur à mon audience. Mes lecteurs se sentent redevables. Et de ce fait, lorsque je propose un produit d’information pour aller plus loin, de nombreux lecteurs trouvent naturel de l’acheter. En proposant son évènement interblogueurs, Olivier utilise également la réciprocité. Il partage sa popularité. Et en échange, il reçoit du contenu gratuit, des liens et un buzz. Tous les blogueurs qui participent à l’évènement utilisent également la réciprocité. Nous partageons chacun un article. Et en échange, vous suivrez les blogs des personnes dont vous avez aimé l’article. Vous pouvez en apprendre plus sur le contenu de ce livre de Cialdini en lisant la critique complète sur le blog d’Olivier.